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Publié : 7 octobre 2011

Les déficits ont bon dos

Depuis 2004 les gouvernements de droite ont creusé les déficits. Ils sont passés de 56,3 milliards en 2008 à 148,8 milliards en 2010.

Cela est dû en grande partie aux cadeaux faits aux riches ( 130 milliards en cinq ans pour les entreprises, 71 milliards d’impôts sur les sociétés, 100 milliards en 10 d’impôt sur la fortune). La défiscalisation des heures supplémentaires a coûté 20 milliards à l’Etat et empêche des créations d’emplois.

Il n’est donc pas étonnant qu’une dizaine de grands fortunés soient prêts à payer un peu plus… mais de façon exceptionnelle : M. Margerie, patron de Total (qui ne paie pas un centime d’impôt sur les sociétés en France), la famille Bettancourt, Philippe Varin (qui gagne 9000 euros par jour, dimanche compris)…

Pourquoi le gouvernement de droite veut interdire tout déficit et l’inscrire dans la Constitution ?

Parce que le traité européen demande que les déficits soient inférieurs à 3% du PIB. Parce qu’il faut justifier un train de mesures antisociales pour satisfaire un capitalisme financier toujours plus exigeant qui veut mettre la main sur tout ce qui peut rapporter en s’accaparant les services publics.

Tout devient marchandise : l’énergie, l’eau, les ordures, les routes, l’école, les transports, la maladie… Par la guerre en Libye l’Etat aide Total à piller le pétrole, comme Areva et Bolloré profitent de la Côte d’Ivoire. La guerre en Irak, en Afghanistan ont les mêmes buts.

Une autre voie est possible

· en relançant l’emploi : 100 000 chômeurs en moins c’est 1,3 milliard de cotisations sociales en plus, et à terme la suppression de 35 milliards d’allègements de cotisations.

· en taxant les transactions financières pour arrêter les délocalisations, la spéculation. Les riches ne consomment pas : ils gaspillent. Les pauvres ne consomment pas : ils survivent. Produire au plus près c’est aussi réduire la pollution des transports.

· En établissant des relations de coopération avec les pays du Sud et les pays émergeants. Le Kenya pourrait ainsi nourrir ses habitants au lieu de produire des roses et des haricots pour les européens.

Les déficits ont bon dos. Aux citoyens de ne pas courber l’échine

Serge Plana