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Publié : 2 décembre 2011

Education : des "jours heureux" aux jours sombres et après ?

Donner « La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires. » 

Cet extrait des « Jours heureux » , programme du Conseil National de la Résistance a fondé et fonde encore l’engagement de milliers d’enseignants, qui ne se résolvent pas à accepter la nouvelle donne : des années d’un travail de sape, constant , d’un caractère sans précédent : 50 000 postes supprimés depuis 2007, division par deux des recrutements annuels , au nom du dogme du « non remplacement d’un fonctionnaire sur deux », « réformes régressives ».

Les conséquences pour nos jeunes ?

Une scolarisation des deux ans en chute libre, alors qu’elle était un point fort de l’Ardèche , particulièrement nécessaire pour les élèves des classes populaires et pour des parents de plus en plus éloignés de leur lieu de travail.

Une augmentation des effectifs par classe ( 28 à 30 élèves pour certains niveaux au collège les Perrières, pourtant classé en Education Prioritaire, 30 à 35 élèves dans de trop nombreuses classes de Lycée).

Une réduction drastique des solutions pour les élèves qui se destinent aux filières professionnelles ou vers ceux qui sont en difficultés au collège. Suppression des 3ème d’insertion, Bac pro 3 ans, suppression des BEP font le lit des formations privées au détriment de l’enseignement public.

Individualisation de la responsabilité de l’échec , qui est de plus en plus renvoyé sur les familles . Le gouvernement, d’une part, ne donne plus les moyens suffisants, et , d’autre part, fournirait la somme censée effacer les difficultés (aide personnalisée de … 2 heures hebdo. en primaire , programme personnalisé de réussite éducative en collège , accompagnement personnalisé au lycée...). Dorénavant , si ça ne marche pas, c’est « de la faute » de l’élève et de ses parents...

suppression de la carte scolaire : Rassurez-vous, ce sont toujours les mêmes catégories sociales qui font valoir ce droit !

Renoncement à une culture commune, pour tous, au profit des compétences, selon les injonctions de l’OCDE et du patronat

Cette liste, bien incomplète, appelle à un réveil citoyen, à une refondation de cette politique, indigne d’un gouvernement républicain.

Il faut casser cette logique par le rétablissement d’un véritable service public d’éducation, avec gratuité effective sur tout le territoire, droit à l’école pour tous dès 2 ans, refonte des programmes en direction de ceux qui n’ont que l’école pour apprendre, nouvelle sectorisation scolaire pour assurer la mixité sociale dans tous les établissements, plein rétablissement des conseillers d’orientation et des Rased , plan de recrutement massif d’enseignants, accompagnés de dispositifs favorisant l’accès aux concours des étudiants des classes populaires, défense du cadre national des diplômes, augmentation de 50% du budget de l’enseignement professionnel...

En 2012, donnez aux candidats du Front de Gauche, dans ce domaine aussi, les moyens de vous faire entendre.

Gilles Pétrod