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Publié : 18 novembre 2012

La vérité sur les dépenses des collectivités locales

Entamée sous le règne de Sarkozy, poursuivie avec ce gouvernement, la rumeur enfle sur les dépenses exagérées des collectivités locales, qui doivent impérativement faire des économies.

Bien sûr, tout n’est pas rose (!) dans ce petit monde. Mais si leurs dépenses et leurs emprunts augmentent, le premier responsable est l’Etat.

En ce qui concerne les communes, la disparition des services publics les obligent à intervenir : le bureau de poste est remplacé par une agence postale à la charge de la commune. La disparition du commissariat de police dans une petite ville incite à la création ou à l’augmentation de la police municipale. La fermeture de l’hôpital, ou de certains de ses services, pousse à créer un pôle médical pour conserver un minimum de soins sur place.

On pourrait poursuivre longuement les exemples.

La deuxième cause est la chute brutale des subventions de toutes origines, qui oblige à plus d’emprunts.

En ce qui concerne les départements, la cause principale de l’augmentation de leurs dépenses provient essentiellement des transferts de compétences de l’Etat, qui ne les prend plus en charge et verse une compensation : l’aide sociale et les routes nationales. Les compensations de l’Etat sont très loin de couvrir ces dépenses. L’aide sociale a explosé car le nombre de gens dans le besoin a explosé aussi. Les routes nationales se sont en grand nombre transformées en routes départementales. Ainsi en Ardèche il n’y a plus qu’une nationale, la 104. L’état compense l’entretien, mais pas l’investissement.

Ainsi l’Etat s’est débrouillé pour faire payer les collectivités locales à sa place, et les blâme maintenant de dépenser plus. Celles-ci ont réagi en augmentant les impôts locaux et en diminuant les investissements. Si le gouvernement les force à restreindre encore plus, les collectivités (75% de l’investissement public) n’investiront plus, et la chute de l’activité sera terrible. Peut-on alors parler de croissance ?

Michel Vautaret