Social-Eco - le 4 Janvier 2013 la poste
La Poste veut instaurer le tarif écologique comme la norme pour l’affranchissement du courrier. Les syndicats alertent : cela revient à légitimer les suppressions d’emplois.
La Poste veut la mort du timbre rouge. Les informations publiées par le mensuel 60 Millions de consommateurs semblent confirmer la volonté du groupe de faire disparaître le tarif rapide, à 0,63 centime, au profit de la lettre verte, à 0,58 centime. Dans une note, un directeur des ventes de la région Rhône-Alpes donne des instructions claires en ce sens à ses vendeurs. « L’offre verte doit être vendue à nos clients en offre de base sans explication. » Il exige aussi « l’arrêt immédiat des commandes de carnets autocollant rouges », pour atteindre immédiatement l’objectif de « 30 % » de lettre verte et « rapidement 50 % ».
Ce produit phare de La Poste a été lancé en octobre 2011, sous un prétexte écologique, vantant une baisse de 30 % des émissions de carbone par rapport à celles d’un courrier délivré en 24 heures. Si La Poste a affirmé à l’AFP qu’il « n’y avait pas de directive nationale », déjà en février, l’Arcep, l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes, avait demandé au groupe de « remédier » à « des problèmes constatés », comme le manque d’accès à la lettre prioritaire en automate. Bernard Dupin, administrateur CGT, confirme que « la direction a des discours récurrents pour dire que les usagers ne sont plus attachés à recevoir leurs lettres le lendemain ! Pourtant, le J+1 est toujours la règle à La Poste, comme la distribution du courrier 6 jours sur 7 ». Faire du J+2 ou J+3 la nouvelle norme pour la réception du courrier revient à légitimer les suppressions d’emplois de facteurs et le découpage de leurs tournées. Surchargés de travail, ces derniers ne peuvent parfois pas tout distribuer du jour pour le lendemain. « Cette lettre verte donne à La Poste une marge de manœuvre pour restructurer », poursuit Bernard Dupin. En dix ans, 80 000 emplois ont été supprimés, d’après les syndicats. Le malaise social a même conduit des postiers au suicide en 2012. Pour Régis Blanchot, administrateur SUD PTT, c’est une évidence : « La Poste dit que, grâce à cela, il y aura moins de travail de nuit dans les centres de tri, que c’est mieux pour la santé des gens et, au passage, elle fait disparaître des postes. » Cécile Rousseau
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