Vous êtes ici : Accueil du site > Articles CommVal d’AY > La lettre verte qui cache la forêt :
Publié : 16 février 2013

La lettre verte qui cache la forêt :

La Poste veut instaurer le tarif écologique comme la norme pour l’affranchissement du courrier. Les syndicats alertent : cela revient à légitimer les suppressions d’emploi.

La Poste veut la mort du timbre rouge. Les informations publiées par 60 Millions de consommateurs semblent confirmer la volonté du groupe de faire disparaître le tarif rapide, à 0.63 cts (soit + 3 cts), mais d’une "lettre verte", à 0.58 cts (+1ct). Dans une note, un directeur des ventes de la région Rhones-Alpes donne des instructions sans ambiguïté aux vendeurs : "l’offre verte doit être vendue à nos clients en offre de base sans explication". Il exige aussi "l’arrêt immédiat des commandes de carnets autocollant rouges", pour atteindre immédiatement l’objectif de 30 % de lettre verte et "rapidement 50 %".

Ce timbre "vert" a été lancé par La Poste en octobre 2011 sous un prétexte écologique, vantant une baisse de 30 % des émissions de carbone par rapport à celles d’un courrier délivré en 24 h. Malgré que "’il n’y a pas de directive nationale", l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes), le peu virulent gendarme du courrier, s’est inquiété dès le début 2012 de la raréfaction des timbres rouges dans les distributeurs. Après des années passées à concentrer et regrouper les centres de tri, les centres de distribution etc, imposant au courrier des trajets insensés, le plus souvent en camions diesel crachant leur lot de CO2 et de bonnes petites particules bien toxiques, le prétexte environnemental brandi par La Poste est grotesque et fallacieux.

Alors que cache la volonté de conquête du timbre "vert" ? Pour les syndicats, la réponse est évidente : la fin du J+1. Bernard Dupin, administrateur CGT confirme que "la direction a des discours récurrents pour dire que les usagers ne sont plus attachés à recevoir leurs lettres le lendemain ! Pourtant le J+1 est toujours la règle à La Poste, comme la distribution du courrier 6 jours sur 7".

Mais ce qui se cache surtout derrière ce recul c’est avant tout la suppression d’emplois : 80 000 ces dix dernières années d’après les syndicats (un emploi par heure depuis 6 ans !). Le malaise social a même conduit des postiers au suicide.