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Publié : 16 mai 2013

La loi sur les licenciements boursiers rejetée

Les députés ont rejeté ce jeudi soir une proposition de loi du Front de Gauche visant à interdire les licenciements boursiers, la majorité socialiste mettant en avant que la lutte contre ce type de licenciements était déjà engagée.

Sinistre journée pour le groupe Front de gauche à l’Assemblée nationale puisque le projet de loi sur les licenciements boursiers est le second texte présenté de la journée à avoir été renvoyé, celui sur l’amnistie sociale étant enterré.

Seuls les écologistes ont soutenu le texte contre les licenciements motivés par des contingences financières et boursières. "Pas une semaine ne se passe sans une nouvelle annonce de plan social (...), on impute cela à la crise économique mais il s’agit souvent de conserver des marges de profit nécessaires au maintien ou à l’augmentation de la part revenant aux actionnaires ou à la constitution de réserves en capital", a pourtant plaidé le chef de file des députés FG, André Chassaigne.

André Chassaigne a dénoncé "les anticipations financières qui justifient les stratégies les plus cyniques", stratégies qui "scandalisent les Français". Accusant le gouvernement d’"ultra-libéralisme", il a souligné qu’il était "encore temps que la majorité de gauche se ressaisisse".

Pour les écologistes, Sergio Coronado a rappelé que "les engagements de François Hollande pendant sa campagne étaient assez semblables à cette proposition". Saluant le texte, il a affirmé : "Les travailleurs ne sont pas une variable d’ajustement : c’est à ce prix que la justice sociale sera rétablie."

De l’affichage, dénonce Michel Sapin

Michel Sapin a répondu qu’il "partageait les enjeux" de la proposition de loi, mais que "le texte n’y répondait pas de la bonne façon". Soulignant que certains points du texte sont anticonstitutionnels, le ministre du Travail a mis en avant les mesures sur les licenciements abusifs contenues dans la loi sur la sécurisation de l’emploi. "La prochaine loi sur les reprises de site complètera le dispositif de façon conséquente", a-t-il ajouté.

Accusant la proposition de loi de "relever davantage de l’affichage", il a "renvoyé chacun aux dispositions déjà prises qui vont s’appliquer dans les semaines à venir et seront autrement plus efficaces".

La droite se range derrière les socialistes

"C’est avec de tels textes qui rigidifient l’emploi que l’on crée la précarité !" a pour sa part déclaré Lionel Tardy (UMP). Yannick Favennec (UDI) a indiqué que si son groupe "partageait l’indignation" des députés Front de Gauche, le texte aboutirait à "perdre pied dans le rang des pays qui accueillent des entreprises". "Evitons d’empirer les choses !" a-t-il lancé.

Loi "excessive et contre-productive" pour le Front national. Quant à Marion Maréchal-Le Pen (FN), si elle s’est en pris au "capitalisme prédateur, dévoyé, qui s’appuie sur Bruxelles et l’OMC", elle a jugé les solutions du Front de Gauche "excessives et contre-productives".

Politique humanité.fr Le 16 mai 2013