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Publié : 24 mai 2013

Elles disent non à l’austérité

Le 9 juin prochain, les femmes, en première ligne de la précarité, marcheront à Paris contre l’austérité. Initié par le Front de gauche, l’appel s’est élargi à nombre de citoyens.

Le Front de gauche avait promis que sa marche du 5 mai «  contre la finance et l’austérité, pour une VIe République  » ne serait qu’un début. Si François Hollande a, depuis, réaffirmé son cap, la résistance ne désarme pas, avec «  la marche des femmes contre l’austérité  », programmée pour le 9 juin, à Paris, et présentée hier à la presse. «  Nous voulons dire notre ras-le-bol des privilèges, c’est pourquoi nous marcherons symboliquement des Tuileries à la République  », a prévenu la sénatrice communiste Laurence Cohen, se réjouissant que cette idée «  lancée par le Front de gauche des féministes (l’un des collectifs thématiques du mouvement – NDLR) et mise à disposition de toutes les femmes qui souffrent des politiques austéritaires  » se soit «  amplement élargie à gauche  ». Désormais, l’appel compte plus de 680 signataires citoyens, politiques, associatifs, syndicalistes.

Aux côtés de l’élue, dès hier, dans un café du jardin des Tuileries, ont pris place certains d’entre eux pour témoigner des conséquences de l’austérité sur les femmes – «  aux premiers rangs du temps partiel imposé, des bas salaires et de la pauvreté  » – et appeler à la mobilisation.

les premières à trinquer de la mobilité forcée

«  Jean-Marc Ayrault a affirmé que l’austérité est une invention de la propagande. Nous qui en vivons les conséquences jour après jour, nous allons lui montrer que l’opération de propagande est de son côté  », a expliqué Ana Azaria, présidente de Femmes égalité, avant que Brigitte Gabriel, secrétaire de l’Union locale CGT Massy (Essonne), ne passe en revue l’impact de la loi dite «  de sécurisation de l’emploi  ». «  Ne nous leurrons pas, a exhorté la syndicaliste, les femmes seront les premières à trinquer de la mobilité forcée, du chantage à l’emploi, du CDI intermittent…  » Et la militante d’assurer «  qu’il n’est pas trop tard  » pour que le gouvernement revienne en arrière. Outre la casse des services publics que celles qui ont «  une double journée  » ressentent plus encore, les retraites seront au premier plan alors que se prépare un nouvel allongement de la durée de cotisation. Une réforme qui pourrait «  pénaliser encore plus durement les femmes  », a rappelé Christiane Marty, membre de la fondation Copernic et d’Attac. Si «  dire ça suffit  » est l’un des objectifs, «  il ne s’agit pas seulement de marcher ‘‘contre’’ mais de montrer qu’un autre cap est nécessaire, qu’on peut faire autrement par la relance, par des investissements massifs  », a également insisté Delphine Beauvois, secrétaire nationale du Parti de gauche.

La marche s’inscrit ainsi dans un calendrier chargé pour le Front de gauche, avec d’autres «  répliques du 5 mai  » attendues en région le premier week-end de juin, et les assises pour une alternative politique à gauche, le 16 juin. Quant aux féministes, le rendez-vous est donné à tous les volontaires dans les gares parisiennes, le 30 mai prochain, pour faire connaître la marche.

Julia Hamlaoui l’Humanité du 22 mai 2013