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Publié : 8 septembre 2013

La Retraite à 60 ans à taux plein, c’est possible

Le gouvernement a décidé d’engager dès cette année une nouvelle réforme des retraites initialement prévue pour 2014. Sous couvert de sauvegarder le régime par répartition, cette énième "réforme" a pour principal objectif de répondre aux injonctions de la Commission européenne et de rassurer les marchés financiers et les agences de notation internationales. Elle s’inscrit dans les engagements européens pris par François Hollande en acceptant sans renâcle le traité budgétaire européen (TSCG).

Pour le parti communiste « En entérinant l’allongement de la durée des cotisations prévues par la réforme Fillon-Sarkozy et en allongeant cette augmentation à 43 ans d’ici à 2025, Jean Marc Ayrault tourne le dos à l’attente des Français qui ont élu la gauche, Contrairement à ce qu’a affirmé le premier ministre, il y a d’autres solutions pour financer l’équilibre des régimes, notamment la mise à contribution des revenus financiers et la modulation des cotisations des entreprises en fonction de leur politique d’emploi et de salaires ».

La réforme prévoit l’allongement de la durée de cotisation de 2020 à 2035 et une augmentation des cotisations. Le premier ministre poursuit la baisse du « coût du travail » exigée par le MEDEF. Au lieu du changement attendu, le projet gouvernemental s’inscrit dans la continuité des contre-réformes que la droite faisait précédemment, ce que ne manquait pas de dénoncer avec d’autres le Parti socialiste ! Les patrons, égratignés, recevront une grosse compensation. Cette mesure va continuer à pénaliser durement les salariés, retraités mis à l’amende et un compromis sur le dos des jeunes. Elle entraînera une baisse régulière du niveau des pensions. De plus, l’augmentation des cotisations annoncée par le Premier ministre pèsera autant sur les salaires déjà trop bas, que sur les profits.

Le gouvernement a toutefois pris en compte plusieurs exigences syndicales exprimées de longue date pour réduire des injustices. Pour la pénibilité, les retraites des femmes, des apprentis et jeunes en formation, des salariés aux carrières heurtées et des salariés agricoles, des mesures positives corrigent en partie les inégalités existantes. C’est la preuve que la pression sociale engagée et les mobilisations prévues sont utiles, même si ces mesures ne compensent pas les effets de l’allongement de la durée de cotisation.

Obligé de manœuvrer en recul, le gouvernement renonce pour le moment à une augmentation de la CSG. Nous veillerons à ce que cette annonce ne cache pas de nouvelles contreparties accordées au patronat.

La politique de Hollande jette le peuple de gauche dans le désarroi. Jamais, il n’a été aussi urgent de redonner à l’espoir de changement son potentiel propulsif, l’espoir qui donne la force de relever la tête, l’énergie de résister à l’attaque contre les retraites, la soif de s’engager. Le programme du Front de Gauche est à la hauteur de cette ambition pour faire de cette rentrée politique un grand moment de rassemblement et de mobilisation.

Cet été le CAC 40 a battu des records de hausse. Les spéculateurs et autres rentiers se frottent les mains sur les dividendes à venir. Des millions de familles vont ainsi voir leur pouvoir d’achat se réduire un peu plus. Notre pays n’a jamais été aussi riche, mais les inégalités elles aussi battent des records. Contrairement aux thèses défendues par le ME­DEF et la droite, et malheureuse­ment reprises par le gouvernement, l’argent existe. Le vrai problème c’est bien celui de son utilisation et des priorités que nous nous fixons dans notre société.

L’augmentation des richesses pro­duites et de la productivité doivent-elles servir à augmenter les profits d’une minorité ou à améliorer la vie du plus grands nombre ? Pour les communistes et le Front de gauche notre choix est fait : c’est l’Humain d’abord !

Le 18 septembre, le gou­vernement présentera son projet pour les retraites. Ensemble ne nous laissons pas vo­ler notre avenir. Exprimons fort notre exigence de la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous, notre refus de toute nouvelle régression pour les retraites, l’emploi et les salaires.

Le 10 septembre dans toute la France,

les salariés, les privés d’emploi, les retraités manifesteront pour l’em­ploi, les salaires et les retraites.

Annonay RV à 14 heures, gare routière,

Les 13, 14 et 15 septembre, la Fête de l’Humanité donnera le ton de la rentrée politique. Un bon moyen pour se faire entendre.

Robert Chazot

septembre 2013