Vous êtes ici : Accueil du site > Articles CommVal d’AY > NON ! PAS "TOUS DANS LE MÊME SAC"
Publié : 14 mars 2014

NON ! PAS "TOUS DANS LE MÊME SAC"

Pas facile de parler politique avec les gens, et pourtant, c’est bien elle qui conditionne la vie d’une commune, d’un département, d’une région ou d’un pays. Deux façons de faire la politique, soit gérer pour une minorité de possédants, soit engager une politique collective bénéficiant à l’ensemble de la population. Déception, mécontentement, absence d’informations objectives et pilonnage des médias au service du capital rendent difficiles les conversations, et les commentaires pleuvent : « gauche ou droite, tous pareils », « ils tiennent à leur place » ou « pas de politique » y compris à reprendre le slogan FN « tous pourris ». Cette situation ne fait que renforcer les idées de domination de la droite et son aile ultra- réactionnaire fascisante qui favorise l’abstention.

On peut comprendre ce mécontentement de la population qui avait voté en 2012 pour le changement « maintenant », et rejeté la politique austéritaire et anti-sociale de Sarkozy.

Inquiétant et grave, c’est pourtant bien Hollande, son premier ministre et sa majorité absolue de députés élus sous l’étiquette « socialiste » et dits « de gauche », qui sont en train d’enterrer le socialisme au profit du libéralisme, poursuivant ainsi la politique de rigueur de la droite. De renoncement en renoncement, ils capitulent devant le patronat et les injonctions de Bruxelles pour appliquer les dogmes de compétitivité et de réduction des coûts salariaux, plutôt que de satisfaire les besoins de la population par la relance de la consommation, l’augmentation des salaires et des pensions, la création d’emplois… Les promesses de campagne sont abandonnées : des "pigeons" aux « bonnets rouges », incapacité de sauver le site de Florange, de renégocier le traité austéritaire européen Sarkozy-Merkel et de le faire voter par l’Assemblée. Alors qu’il s’était prononcé pour la retraite à 60 ans quand Sarkozy la remettait en cause en 2010, le gouvernement porte la durée de cotisation à 43 ans et le départ en retraite à taux plein à 67 ans. La finance reste reine, en faveur de la compétitivité des entreprises. Le gouvernement a fait passer au 1er janvier 2014, la TVA à 20% et offert 20 milliards d’euros de crédit d’impôts aux entreprises, sans garanties en termes d’investissements et d’emplois. La loi dite de « sécurisation de l’emploi » (ANI) remet en cause le droit du travail. Le refus de faire voter une loi d’amnistie sociale pour des salariés sanctionnés pour avoir défendu leurs usines et l’emploi, ou bien le report du droit de vote des étrangers non communautaires, autant d’engagements non tenus. Et dernièrement, en reportant l’ensemble du projet de loi sur la famille, avec son pacte de responsabilité, le Président de la République lâche la gauche, contente la droite et légitime un camp réactionnaire que lorgne l’extrême droite. Comment ne pas se poser la question : où s’arrêtera ce jeu de dominos ?

A l’approche des élections, Municipales ce mois-ci et des Européennes en mai, les citoyens devront faire un choix. L’histoire ne se répète pas mais elle nous rappelle les grandes avancées sociales : du Front Populaire en 1936, avec 72 députés Communistes : augmentation des salaires, conventions collectives, semaine de 40 heures sans diminution de salaires, congés payés ; du Conseil National de la Résistance en 1946 avec 151 députés communistes crée la Sécurité Sociale, les statuts de la Fonction Publique, les Nationalisations - électricité et gaz - la retraite… avec des ministres ouvriers : Maurice Thorez, Ambroise Croisat, Marcel Paul, François Billoux, et plus récemment les acquis de 1968 et 1981, sans oublier les luttes. Quelle est la représentation aujourd’hui à l’Assemblée Nationale du monde des salariés ? 15 députés du Front de Gauche (PCF, PG) sur 577 aux législatives de 2012. Faut-il alors s’étonner du résultat économique et social, puisque nous sommes dirigés par de nombreux notables ou représentants du capital ?

Les composantes du Front de Gauche (PCF, PG, Alternatifs, La Gauche Unitaire…/…) présenteront leurs candidats avec le programme l’Humain d’abord pour rappeler dans les mémoires que non, "ils" ne sont pas à mettre tous dans le même sac. Nous sommes fiers de nos aînés, acteurs du progrès social, de leur volonté de changement, de leur dévouement, leur engagement et de leurs sacrifices pour libérer la France en combattant le fascisme parfois au prix de leur vie. Robert Chazot