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Publié : 14 mai 2014

VOUS AVEZ DIT UNION EUROPEENNE ?

Je suis d’une génération qui a grandi avec l’Europe. Le rêve d’un continent uni, protecteur et accueillant s’est brisé sous l’assaut des spéculateurs, avec la complicité des politiciens néolibéraux et s’est avéré un vrai cauchemar. L’Union Européenne est devenue l’union des banquiers.

Et d’abord le premier d’entre eux : la Banque centrale européenne, qui devrait être notre banque. Celle-ci prête aux banques privées à un taux prés de zéro pour cent. Les banques prêtent à la France à un taux d’environ 1%. L’intérêt de la dette que nous versons aux banques est à peu prés équivalent à notre déficit budgétaire. Tirez vous-même la conclusion : si la BCE prêtait à l’Etat au même taux qu’elle prête aux banques, il n’y aurait plus de déficit. Finies les attaques sur les prestations sociales, les collectivités locales, le service public…, finies les mesures « courageuses » qui ne consistent qu’à aller chercher les derniers centimes dans la poche de ceux qui ont le moins (il en faut du courage pour s’attaquer aux plus petits !!!), l’argent dégagé permettrait d’investir et ainsi de créer de l’emploi.

On peut se demander quel esprit tordu et vendu aux banques a inventé un tel système. Après tout, l’argent de la BCE appartient à tous les européens En simplifiant on peut dire que nous prêtons notre argent aux banques qui nous le reprêtent avec un gras bénéfice sans bourse délier et pratiquement sans risque.

L’Europe est devenue l’union des médiocres. Rappelez vous l’interdiction des fromages au lait cru, qui heureusement a été retoquée, à la demande des grands groupes agro-alimentaires qui fabriquent du plâtre à bas pris, mais avec du lait stérilisé ; la tentative de permettre de fabriquer du vin rosé en mélangeant du blanc et du rouge ; le chocolat, autrefois fait uniquement avec du beurre de cacao, maintenant avec de l’huile de palme ; la création des AOP à la place des AOC avec un cahier des charges bien moins contraignant….etc.

Le grand marché transatlantique en discussion avec les USA prévoit une harmonisation des législations, des normes environnementales, sanitaires, juridiques… en particulier un tribunal privé sans juge professionnel chargé d’appliquer les lois de la République, où les multinationales pourront attaquer les États si des décisions prises par ceux-ci font baisser leur chiffre d’affaire !!!

C’est aussi l’union des grandes entreprises internationales avec la mise en concurrence des salariés de tous les pays d’Europe, en tendant bien sûr vers le plus bas. Les patrons qui emploient en France des ouvriers « détachés » des pays européens ne paient que les cotisations sociales en cours dans leur pays, bien inférieures à celles acquittées chez nous. Au bout de quelques années le résultat est certain. Pire, la commission a pris (à juste titre) des dispositions pour l’environnement, la sécurité, l’hygiène etc dans les entreprises. Mais, elle laisse entrer librement des marchandises qui ne respectent absolument pas ces normes. Tout le monde y perd : les entreprises et leurs salariés, l’environnement, les ouvriers chinois ou autres, honteusement exploités. Seules les groupes internationaux qui font fabriquer leurs produits dans ces pays se remplissent les poches.

C’est aussi l’union des non démocrates : en effet, les décisions sont prises par une commission constituée de gens nommés et non élus. Le pouvoir du parlement (élus) doit être renforcé et les pouvoirs de la commission diminués. Nous payons très cher tous ces fonctionnaires. Par ex. le salaire de Baroso, Président de la Commission : 321 238 €, de Draghi, Président de la BCE 314 324 €, un simple membre 255 300€ ; bien plus que Merkel, que Hollande et même que Ben Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU. Et bien sûr, tous prônent l’austérité pour les peuples, mais certainement pas pour eux.

On pourrait continuer longtemps…

Nous voulons une Europe démocratique, une banque centrale jouant le même rôle que toutes les banques centrales des pays non européens, une harmonisation sociale vers le haut, un refus de laisser entrer les marchandises ne respectant pas les normes Européennes, en particulier en ce qui concerne le respect de l’environnement, une Europe qui peut dire : L’HUMAIN D’ABORD.