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Publié : 26 juin 2014

REFORME DES COLLECTIVITES TERRITORIALES AU GRE DES CACIQUES SOCIALISTES ?

On nous a présenté une nouvelle carte des régions passant de 22 à 14 « nécessaire pour avoir des régions suffisamment grandes et puissantes pour rivaliser avec celles des autres pays européens » Or que constatons nous ? La région Rhône-Alpes, 8 départements, 43 698 km2, 6 300 000 habitants, 2° région française pour la superficie, la population, l’économie , 1/10 de la France, 6° région européenne, serait regroupée avec l’Auvergne. Le Nord- Pas de Calais 4 000 000 d’habitants, 12414 km2, 2 départements, et malheureusement la moitié des friches industrielles françaises, resterait tel quel. Il y a d’autres exemples. La logique annoncée a fui devant la volonté de ceux que l’on a appelé les éléphants.

Ce redécoupage est-il nécessaire ? Contrairement aux allégations avancées, les régions françaises actuelles ne sont pas inférieures à tout point de vue aux régions des autres pays européens. Ferait-on des économies ? même pas. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter notre brillant ministre de l’économie proclamer 25 milliards puis 10 milliards d’économie puis 1 milliard … Chiffres tout à fait fantaisistes qui ont germé dans son imagination, basés sur rien, avec pour seul objectif d’impressionner.

Le but réel de tous ces « européens convaincus » est d’affaiblir l’Etat, de le réduire à rien. Ainsi l’Europe des régions sera beaucoup plus facilement gouvernée par les technocrates de Bruxelles. Le gouvernement a aussi de la suite dans les idées : il entend supprimer la clause de compétence générale aux régions et aux départements. Or le gouvernement Fillon l’avait déjà fait et le premier geste du gouvernement Ayrault avait été de la rétablir !!!

Les intercommunalités, dont certaines viennent déjà d’être regroupées en janvier dernier, devraient l’être encore avec un seuil de 20 000 habitants (5 000 aujourd’hui). Autrement dit, les communes rurales seront soit incluses dans des ensembles urbains, soit dispersées sur des territoires encore plus vastes. Les communes seront vidées de tout pouvoir, car le nombre de compétences obligatoires des communautés va augmenter et augmentera encore par la suite. Un jour il ne restera plus aux communes que l’état civil et le repas des anciens et on pourra dire : à quoi servent les communes ? Dans « 36 000 communes » bulletin de l’association des maires ruraux, que l’on peut difficilement qualifier de révolutionnaire, on peut lire : « L’objectif de la grande modernisation imposée à la France par les gouvernements de droite ou de gauche depuis trente ans c’est de substituer une régulation des affaires humaines par le marché (concurrence libre et non faussée) au gouvernement par la délibération démocratique… En augmentant la taille des collectivités locales au nom de l’efficacité gestionnaire on éloigne le citoyen ordinaire de ses représentants… Constatons à l’analyse des élections municipales que la pratique démocratique la plus élémentaire, l’inscription sur les listes électorale et la participation sont inversement proportionnelles à la taille des communes, ceci dans tous les pays… On aura compris que sous couvert d’efficacité gestionnaire, c’est une bataille politique entre les peuples et les nouveaux oligarques qui se joue »

Michel Vautaret