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Publié : 27 juin 2014

GMT TAFTA TTIP… Les négociations vont bon train...

Sous des noms différents pour mieux brouiller les cartes, on en a un peu entendu parler avant les élections européennes (quand même… certains politiques et journalistes se sont enfin réveillés… une semaine avant...), mais cela n’a pas suffi. La France n’a pas entendu l’appel de la gauche pour faire barrage à ce sinistre projet qui aurait des conséquences dramatiques pour les générations à venir s’il devait aboutir. Depuis, c’est de nouveau le silence médias sur ce projet de Grand Marché Transatlantique.

Un autre sujet a pris le devant de l’actualité, la « réforme » des collectivités territoriales. Et justement, si ce sujet nous mobilise « dans l’urgence » c’est bien parce que les deux sont intimement liés et procèdent de la même ligne politique, voulue par Hollande et son gouvernement, même si des voix s’élèvent contre dans leurs propres rangs.

Non contents de passer outre le peuple sur la forme, en zappant un débat public - « il faut aller vite.. » cela devient une habitude chez Hollande… - sur une question majeure comme le redécoupage des régions, la suppression des départements et une révision des inter-communalités, le déni de démocratie l’est aussi sur le fond, dans le sens où l’application de ce nouveau « marché » (qui touchera aussi tous les « services » - santé – éducation – recherche- transports etc. . faut-il le rappeler), touchera de plein fouet les nouvelles régions, justement établies pour cela : pour qu’un libéralisme toujours plus débridé puisse s’imposer encore plus facilement à l’intérieur de régions qu’il ne le fait à l’intérieur de l’État. En effet, toute collectivité publique, de la mairie jusqu’à l’Etat et l’Union Européenne, pourra être déférée devant un tribunal privé pour se voir imposer le talon de fer de la loi des multinationales.

Autre actualité, toujours liée à cette ligne politique : la braderie et le démantèlement d’ Alstom, fleuron de notre industrie dans les domaines stratégiques que sont l’énergie (y compris nucléaire) et le transport.

Rappelons que cette « braderie » a été lancée tout d’abord par des tractations menées dans le plus grand secret par les PDG d’Alstom et de General Electric. Puis furent mises dans la balance d’autres multinationales, Siemens et Mitsubishi. Mais dans tous les cas il s’agit d’un démantèlement qui n’a de justification qu’au regard de tractations financières. En effet, une étude* souligne que « l’analyse du portefeuille d’activités montre qu’Alstom peut être développé comme acteur indépendant sur l’énergie et le transport », et conclue qu’Alstom « peut rapidement retrouver une assise financière plus solide, se recrédibiliser, tout en se laissant des marges de manœuvre pour des aléas ou des investissements complémentaires ».

Cela à condition de réaliser une augmentation de capital de 1 milliard d’euros (2 à 2.5 en cas de retrait de Bouyghes). La Banque Publique d’Investissement pourrait être mobilisée, de même que les entreprises publiques clientes d’Alstom (SNCF, EDF, RATP…) qui représentent 50 % des commandes du groupe (70 % des bénéfices) et qui, il faut le souligner, ne sont pas pour rien dans les difficultés d’Alstom du fait de la politique d’austérité.

1 milliard, serait-ce trop cher payer pour la préservation de l’industrie, de l’emploi, de la souveraineté nationale dans des secteurs cruciaux ? Oui semblent considérer les acteurs du démantèlement de l’énergie, des transports publics et de la mise en concurrence… A ce prix là, on comprend aisément qu’Obama, qui vient de nommer le patron de GE à la tête du conseil de la compétitivité auprès de la Maison Blanche, se frotte les mains. Oui ça commencerait très bien pour lui ce marché transatlantique… Mais pour la France et l’Europe toute entière, ce serait une perte immense, totalement injustifiée et qui aurait des conséquences à très long terme sur l’équilibre mondial même.

G. Largillier

* réalisée par le cabinet Secafi-Alpha pour le comité européen d’Alstom

Dernière minute : voilà, c’est signé. Honte à ce gouvernement, élu pourtant pour changer le cours du désastre libéral dans lequel s’engouffrait la France de Sarkozy. En 2012 il en était encore temps. Chaque jour qui passe rend plus vertigineuse la pente qu’il faudra remonter pour se relever de décisions qui sacrifient le peuple français aux intérêts financiers. Et cela dans un risque chaque jour plus grand de voir la machine financière s’emballer et emporter dans sa déroute la France, l’Europe comme le reste du monde, dans une crise du capitalisme dont souffriront en premier lieu les Etats qui auront cédé à des "économies" à court terme et qui n’auront pas su sauvegarder les intérêts de leur peuple. Inutile de rappeler qui souffre en premier dans ces cas là...