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Publié : 4 avril 2015

CONTRE LA LOI MACRON.

Après l’ANI (Accord National Interprofessionnel) cette loi, votée ce mois-ci Parlement, est un cran de plus dans la déconstruction des acquis sociaux : il déconstruit l’acquisition du droit au repos le dimanche - acquis depuis ?!!... on ne le sait même plus !- avec des arguments aussi fallacieux que la « relance de l’activité » car, le pouvoir d’achat diminuant, on ne voit pas comment les citoyens pourraient acheter le dimanche ce qu’ils ne peuvent pas acheter en semaine ! Pour les salariés, pas de compensation prévue pour la privation du repos en famille ni pour les frais supplémentaires de garde d’enfants. Revenir sur ces acquis est un recul sans précédent. Est-il besoin de souligner que le candidat F. Hollande avait dit qu’il ne toucherait pas à ce droit ?…

La privatisation d’entreprises dont dépendent des secteurs clés de notre économie et de notre modèle social tels que la défense nationale (Nexter) ou la santé (privatisation de la fabrication des produits issus des dons du sang), va continuer. Après Florange, Alcatel, Alsthom etc. ce sont encore des pans entiers du secteur public qui échapperont aux citoyens pour aller nourrir les banques et les actionnaires. Pour ces derniers, ce sont des allègements fiscaux de moitié qui sont prévus !

A été votée aussi la dépénalisation du délit d’entrave (atteinte au bon fonctionnement du Comité d’Entreprises) par la mise en place de procédures administratives en lieu et place de procédures judiciaires (suppression à terme des prud’hommes). Cela va faciliter les licenciements quand les entreprises jugeront qu’elles peuvent engranger plus de bénéfices ailleurs – après, pour certaines, avoir encaissé les subventions évidemment…

Le tollé sur « le secret des affaires », a quand même fait reculer Macron. Mais jusqu’à quand ? Autre idée de génie : faire passer le permis de conduire par les facteurs ! Quel mépris pour la reconnaissance des compétences de chacun ! Alors que le rôle de l’État devrait être de former les citoyens à un métier, ici on préfère mélanger les genres et faire faire n’importe quoi à n’importe qui.

Enfin, alors que Paris se prépare à accueillir une conférence mondiale sur l’écologie, n’est-ce pas se moquer du monde que de remplacer les trains par des autobus ?

Rien n’arrête ce gouvernement pour favoriser les plus riches et les soi-disant « créateurs d’emplois » qui ne savent que créer toujours plus de chômage et mépriser les droits des travailleurs ; pas même l’utilisation d’un passage en force ; l’article 49 – 3 n’a pas été utilisé depuis 2006. Il portera une lourde responsabilité dans la régression de notre pays. C’est inacceptable.

Le peuple français doit réagir, comme l’a fait le peuple grec, et mesurer l’enjeu pour l’avenir du pays. Il doit reprendre la main. Il en a les moyens, en allant voter en masse (l’abstention laisse la place à ceux qui feront pire encore), mais aussi en se mobilisant pour changer les institutions qui autorisent de telles concentrations du pouvoir, favorables à la corruption, portes ouvertes à des pratiques du pire. Il est grand temps de passer à la VIème république. La Vème république, faite à un moment critique du pays (« événements » d’Algérie) a montré ses limites. Aujourd’hui nous vivons un moment critique pas moins sérieux qu’en 1958, et où le danger de recul de démocratie est imminent si ce changement ne se produit pas.

Geneviève Largillier

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