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Publié : 31 décembre 2015

Meilleurs vœux !

Par Patrick Le Hyaric

A l’aube de l’année nouvelle, nous présentons à chacune et chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos familles et proches, nos meilleurs vœux de santé et d’espoir. Nous le faisons sincèrement et sans naïveté tant les angoisses sont prégnantes. Elles sont liées aux difficultés à boucler ses fins de mois, à trouver un emploi quand on n’en a plus comme à la crainte de le perdre et de tomber dans la précarité. S’y ajoute désormais l’angoisse de voir se reproduire l’horreur qui, à plusieurs reprises, a marqué de sang l’année noire qui s’achève. Que l’on ne revive plus cela ! Tel est l’un de nos vœux les plus fervents. Conjurer cette haine et ce mépris de l’autre et de la vie appelle sûrement vigilance et solidarité. Celles-ci seront d’autant plus efficaces que nous défendrons les services publics, de la police à l’école, des pompiers à la santé, de la justice aux transports en commun. La sûreté protectrice va de pair avec la sécurité du travail, de l’environnement ou de la santé. Ceci nécessitera plus d’engagement dans l’action pour se défaire des critères européens de rationnements budgétaires, indexés sur les seuls intérêts de profit pour la minorité des possédants. Elle va aussi de pair avec le reflux du recours à la force et aux guerres, pour laisser la place à la diplomatie et à la politique.

 Le terrorisme veut diviser, affaiblir, anéantir notre République. La réponse pour le combattre ne doit pas conduire comme dans un jeu de miroir, à épouser les simplismes, en créant un climat de peur, en désignant des boucs émissaires, « l’autre », le présumé étranger comme suspect et responsable de tous nos maux, du chômage à l’insécurité ou à la guerre. Ceci constituerait un formidable paravent pour continuer à détruire des droits sociaux dont le code du travail tandis que certaines libertés deviendraient plus précaires. C’est ce qui se profilerait avec la combinaison de l’inscription de la déchéance de nationalité de concitoyens nés en France et l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution.

 Au cœur d’une crise de la politique sans précédent sous la cinquième République, avec une extrême-droite voyant valider sa propre proposition, ceci peut conduire à tous les excès. Il faudra dans l’unité populaire empêcher cela. Ces modifications combinées aux dictats européens et aux projets de contrôles des données personnelles sont grosses de danger pour l’avenir. Un immense travail est indispensable pour régénérer la démocratie et le débat public. Tous les démocrates, tous les humanistes, auront besoin de se lever pour défendre et faire vivre en actes les valeurs de notre République : Liberté-Egalité-Fraternité. Ce sera le thème de la première « Agora de L’Humanité », le 9 janvier prochain au musée d’histoire de l’immigration à Paris. L’Humanité, l’Humanité-Dimanche et notre plateforme numérique l’humanité.fr seront dans l’année qui vient au service d’un mouvement pour l’état d’urgence démocratique, social et environnemental.

 Faire vivre ces idéaux et aider à inventer du neuf, dans l’actuel contexte où les journaux et médias sont devenus la propriété de grands groupes industriels et financiers est devenu un combat très difficile. Dans l’intérêt du débat démocratique comme de celui de l’indispensable contre- offensive idéologique pour les idées de progrès, pour le combat émancipateur et la Paix, il nous faudra ensemble affronter la rudesse de ce combat. Sans nos journaux, nombre d’actions sociales, syndicales, associatives seraient réduites au silence. Sans nos journaux, nous ne serions pas reliés aux étincelles d’espoir qui surgissent en Espagne, au Portugal, en Grèce ou du côté de la gauche britannique, indienne, nord-américaine ou d’Amérique latine. Sans nos journaux le lien entre les enjeux sociaux, environnementaux, et d’un nouveau Co-développement durable planétaire seraient encore moins ténus. Nous avons été contraints depuis le mois de mai dernier de lancer une grande campagne de dons. Nous remercions une nouvelle fois celles et ceux qui y ont participé. Nous allons devoir la poursuivre, tout en augmentant les prix de nos journaux dès les premiers jours de janvier. Mais, l’utilité et l’efficacité de l’Humanité passent par un élargissement du nombre de ses lectrices et lecteurs. Ne disposant pas des moyens de promotion et de communication des autres, c’est l’effort de chacune et de chacun d’entre nous qui peut contribuer à la faire connaitre et lire. Parce que le besoin d’humanité dans cette période de violence se fait encore plus pressant, participer au développement du journal qui porte ce nom et ces valeurs est une œuvre d’intérêt commun. C’est un atout inestimable pour contribuer à modifier les rapports de force du côté du progrès social et humain.  

Bonne année de combats et d’espoir.