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Publié : 29 février 2016

LA SECURITE SOCIALE, UNE VIEILLE DAME DE 70 ANS, « avec toutes ses dents » ?

LA SECURITE SOCIALE, UNE VIEILLE DAME DE 70 ANS, « avec toutes ses dents » ?

Marisol Touraine, Ministre de la Santé, affirme haut et fort « défendre la soutenabilité de ce modèle protecteur ». On ne demande qu’à la croire. Mais comment peut-il en être ainsi dans une vision comptable de la sécu, considérée comme une « charge », qui s’ajoute au « coût du travail », qu’il faut « réduire » sans s’attarder sur le volet recettes, qui est pourtant la clé des problèmes de financement  : « pacte de responsabilité », exonérations de cotisations dont on sait parfaitement qu’elles ne génèrent aucun emploi supplémentaire mais au contraire permettent aux entreprises d’engendrer plus de bénéfices à se partager entre actionnaires, aux dépens des travailleurs forcément. Alors on préfère parler de « trou » et dire « dépensons moins », et de couper dans les budgets des hôpitaux : suppression de services d’urgence, de maternités, détérioration des conditions de travail des personnels etc.

Lorsqu’en septembre 1945 Ambroise Croizat - ministre communiste - a annoncé que cette mesure du programme « Les jours heureux » était passée dans la loi, a-t-il parlé de coût du travail, de coût pour les soins, les retraites, les congés maladie ? Les hôpitaux devaient-ils être rentables ? La France de l’époque était-elle donc plus riche que celle d’aujourd’hui ? A chacun de répondre à cette question… les anciens ont leur idée là-dessus…

N’en déplaise à Marisol Touraine, aujourd’hui le « modèle protecteur » a laissé la place à des cliniques privées qui s’enrichissent en se spécialisant, au détriment des hôpitaux publics qui, eux, sont tenus – heureusement encore… - de faire face à tous les besoins . Il a laissé place à des assurances qui, surtout depuis le 1er janvier 2016 où les entreprises ont l’obligation de proposer aux salariés une « mutuelle* », vont forcément mettre à mal le système de répartition solidaire au profit d’un système dont on sait les inégalités qu’il engendre.

Or c’était justement pour éviter ces circuits privés inégalitaires que la Sécurité sociale a été créée. Un français sur 4 aujourd’hui doit renoncer à des soins pour raisons financières. Alors, retour à la case départ ?

Non vraiment, la vieille dame que le monde entier nous enviait n’a plus toutes ses dents…

G.Largillier *encore un mot dévoyé : ces « mutuelles complémentaires » n’ont rien de mutualiste mais ne sont que des assurances c.a.d que leur but premier est d’engranger des profits, .

Diaporama