Vous êtes ici : Accueil du site > Articles CommVal d’AY > Le système de santé français va-t-il perdurer ?
Publié : 8 septembre 2013

Le système de santé français va-t-il perdurer ?

Les promoteurs de l’accord national interprofessionnel (ANI) vantent la grande avancée que constituerait la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise. Son extension à l’ensemble des citoyens, promise par Hollande pourrait signifier en réalité une accélération de la privatisation du système de santé, la Sécurité Sociale ne se chargeant plus que des plus démunis et des coûts de santé les plus élevés. La France, parait-il, n’aurait plus les moyens, via les prélèvements obligatoires, que chacun cotise selon ses moyens et se soigne suivant ses besoins : ce qu’on appelait la solidarité et qu’on a remplacé par l’horrible mot d’assistanat.

Les problèmes actuels de la « Sécu » ne proviennent pas des excès que commettraient les Français pour se soigner, mais d’abord de la situation économique - on ne voit malheureusement pas venir une politique qui résorberait le chômage - ensuite des exonérations de charges concédées aux entreprises, qui réduisent les recettes à nos frais, et enfin du laissez aller de l’Etat face aux lobbies des laboratoires pharmaceutiques à l’origine de gaspillages importants (rappelez vous les 96 millions de doses de vaccins achetés pour 60 millions de français et les 3 millions utilisés), de médicaments inutiles ou inefficaces, voire dangereux, et de coûts très exagérés (ce sont des rapports officiels qui le disent).

Le transfert des dépenses de santé vers des assurances privées, mutuelles ou assureurs à but lucratif, change complètement la philosophie du système : la cotisation ne tient plus aucun compte des moyens des adhérents : chacun paye en fonction de la couverture choisie. Beaucoup devront se contenter d’un contrat d’entrée de gamme qui ne couvrira pas tout, voire s’en passer. Enfin, les primes pourraient bien être majorées en fonction des risques ou de l’âge. Certaines mutuelles augmentent déjà les tarifs à partir de 60 ans. Imaginez les gras bénéfices engrangés par les assureurs privés qui en salivent déjà et chargent la « Sécu » de tous les péchés pour mieux l’abattre, tout en vous promettant le paradis. Chaque fois qu’un service public a été privatisé, on nous a promis que le privé ferait mieux pour moins cher. Chacun peut constater aujourd’hui ce qu’il en est (ex France Télécom, la Poste, EDF …)

Allons nous laisser privatiser la Sécurité Sociale, fleuron de la solidarité ?

Il est encore temps de dire NON !

Michel Vautaret