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Publié : 14 mars 2014

FACE AU RACISME NE BAISSONS PAS LA GARDE

La disparition de Nelson Mandela, le symbole de la lutte pour l’émancipation humaine, l’homme qui a mis fin à l’odieux système légal d’apartheid, doit nous inviter à réfléchir sur le racisme ordinaire qui gangrène nos sociétés, comme c’est souvent le cas en période de crise profonde, car en situation de précaritté et de misère sociale, le responsable, l’ennemi intérieur, c’est l’autre...

En Europe, dans de nombreux pays, les partis racistes et xénophobes progressent d’élection en élection, nous rappelant les heures les plus noires de l’histoire.

En France, les propos racistes ne sont plus réservés à l’extrême-droite, tant la banalisation de la parole raciste est devenue monnaie courante sans que soient jugés ni sanctionnés des propos considérés comme délits. Les injures racistes proférées à l’encontre de la Ministre de la Justice, Christiane Tobira, en sont la révoltante illustration. Les médias dominants brandissent une « question rom », comme il y eut une « question juive ». Ici, c’est un Maire UMP qui regrette publiquement que les secours « aient été appelés trop tôt » lors d’un incendie d’un campement Roms. Là c’est le Maire de Cholet exUDI, qui juge que « Hitler n’en a pas tué assez ». Ailleurs c’est Christian Estrosi, Maire UMP de Nice, qui propose son « mode d’emploi pour mater ces délinquants ». Claude Guéant, alors qu’il est ministre de l’Intérieur, juge que « toutes les civilisations ne se valent pas », favorisant ainsi le développement d’un racisme culturel, largement banalisé par la mandature Sarkozy, tandis que son successeur Manuel Valls stigmatise ces « populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres » et « n’ont pas vocation à vivre dans notre pays » alors qu’ils sont des citoyens européens avec les mêmes droits.

Après le discours sur l’identité nationale et le « rôle positif » de la colonisation développé sous Sarkozy, l’islamophobie se développe, prolongeant le racisme anti-arabe.

Toutes ces postures aux relents nauséabonds ont pour but de déplacer la question sociale sur le terrain identitaire en détournant la colère légitime de ceux qui souffrent. En octobre 1983, pour dénoncer les crimes racistes commis par la police, dix-sept marcheurs quittaient Marseille pour traverser la France. Ils étaient 100 000 à Paris un mois et demi plus tard. Trente ans après cette marche pour l’égalité des droits, beaucoup reste à faire, car ce ne sont pas les étrangers qui creusent le déficit de la Sécurité Sociale, mais le chômage et les baisses de cotisations sociales du patronat.

Rompre ce glissement dangereux des consciences devrait être le marqueur d’une véritable politique de gauche.

La rédaction