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Publié : 14 mai 2014

AGRICULTURE ET TERRITOIRE

On connaît, même s’il faut continuer à diffuser l’information à ce sujet, les mécanismes d’accaparement des terres des paysans par les grandes firmes multinationales dans les pays maintenus pauvres, contribuant à la disparition des cultures vivrières et appauvrissant d’autant plus des populations déjà fragiles.

Sans communes mesures avec ce qui se vit dans ces pays, nous sommes ici aussi confrontés aux difficultés d’accès au foncier agricole pour les personnes souhaitant s’installer en agriculture. Ce sont 200 demandes d’installation environ enregistrées par la chambre d’agriculture de l’Ardèche qui sont en attente aujourd’hui : des personnes à la recherche de terrains, quelquefois depuis plusieurs années, sans succès, pour y installer une activité agricole. Dans le même temps la majorité des communes constatent une augmentation des terrains en friches évoluant vers la broussaille et les taillis inexploités, et la diminution du nombre d’exploitants agricole. Pourquoi un tel paradoxe ?

- difficulté de transmission d’une exploitation, souvent patrimoine familial, à des personnes extérieures à la famille, étrangères... les indivisions ne facilitant pas les choses en cas de succession.
- des propriétaires pas toujours enclins à céder leurs terrains au prix agricole là où la pression foncière leur permet d’espérer une plus-value (zone résidentielle péri-urbaine, résidence secondaire...)
- une nette tendance à l’agrandissement d’exploitation existante, créant des unités de plus en plus grandes avec de plus en plus de gros matériel et de plus en plus de charges auxquels il est de plus en plus difficile de faire face en cas de coup dur.

Un autre modèle est possible :

- favorisant des unités plus modestes, adaptées à notre géographie de moyenne montagne.
- favorisant l’agriculture biologique, la transformation sur place ou dans des ateliers issus de regroupement de producteurs.
- favorisant les circuits courts de distribution.

Pour la recréation ou le maintien de ce type d’activité agricole dans les communes, l’accès au foncier doit être facilité et les règles régissant le statut des exploitants agricoles doivent être redéfinies. La situation des paysans n’atteignant pas la surface suffisante pour être véritablement reconnus, alors qu’ils exercent une activité rémunératrice, est intenable. Ils paient une cotisation de solidarité qui ne leur donne aucun droit social.

Frédérique MONOD